Wednesday, August 12, 2009

5 questions pour... Yakine

Yakine fait partie de la nouvelle vague house française, aux côtés de ses potes Dyed Soundorom, Okain, Varoslav, dOP et Alex Dee. Il a déjà endisqué sur Esperanza, Tsuba, Circus Company, Je T'Aime et Supplement Facts, et s'apprête à sortir un nouveau EP sur Adult Only. Il est l'un des talents émergents de Paris et nous parle de ses influences et de la scène parisienne.



Tu es passé de la guitare à la production électronique. Comment s'est déroulé ce processus? Incorpores-tu encore de véritables instruments à tes productions?
J'ai toujours écouté beaucoup de musique, et ce depuis mon plus jeune âge... Mais surtout, j'ai toujours voulu savoir faire la musique que j'écoute. C'est d'écouter pas mal de métal, étant jeune, qui m'a donné l'envie d'apprendre la guitare. Ensuite, aussi surprenant que ça puisse paraître, je me suis orienté vers le rap US et j'ai donc découvert la culture hip-hop et le turntablism. J'ai revendu mon énorme ampli et ma guitare pour une paire de MK2 et une mixette pour scratcher. Au départ, je prenais vraiment les platines pour un instrument à part entière, et non pas comme un lecteur de disques à mélanger pour de longues sessions de mix - je trouvais ça inutile et ça ne m'intéressait pas. Puis un pote m'a fait découvrir une soirée, le vendredi soir à la Coupole à Paris, c'etait la Cheers. Moi qui étais à fond dans le hip-hop ,le passage à la house garage fut vraiment naturel, il y avait des danseurs, une belle faune de passionnés, j'en garde vraiment de très bons souvenirs. Après, mon frère, qui lui était plus dans la techno, m'a fait découvrir Jeff Mills et John Thomas au Rex Club et là, ça a été ma révélation. Je suis vraiment resté scotché par tous ces sons qui venaient de Detroit et Chicago. UR, Rolando, Derrick May... le vice pour l'électronique débuta alors !

Pour ce qui est d'incorporer de véritables instruments à mes productions, je pense que n'importe quelle source sonore peut être intéressante à exploiter dans des compositions. Récemment je me suis équipé d'un micro pour pouvoir faire mes propres prises de sons, que j'ai vraiment hâte de commencer à intégrer à mes compos.

Ton arrivée sur la scène house est relativement récente. Y a-t-il un conseil que tu aurais aimé qu'on te donne à tes débuts?
Je fais des tracks sérieusement depuis 2 ans, et là depuis juste l'année dernière j'arrive à terminer mes loops (rires). J'ai eu la chance d'avoir été conseillé depuis mes débuts par des potes plus confirmés comme Seuil et From karaoke to Stardom, qui me donnaient des conseils sur des loops ou des idées que je leurs envoyais. Il n'y a pas de formule magique pour réussir, juste du travail, du feeling et une grande motivation.



Es-tu satisfait de l'époque où tu arrives dans l'immense arène de la musique électronique, ou aurais-tu préféré te téléporter dans le passé?
Je suis entièrement satisfait de l'époque où je vis. Je ne suis pas trop du genre à me dire: "Ouais, c'était mieux l'année dernière ou il y a dix ans..." Il faut accepter son époque avec ses qualités comme ses défauts. Aujourd'hui, avec un ordinateur, on peut arriver à faire sa propre musique et la faire découvrir très facilement au monde entier, alors je vais pas répéter ce qui a été dit des milliards de fois sur les bons et mauvais côtés d'internet, sur l'industrie du disques et la culture en géneral. Mais au moins, aujourd'hui, tu peux envoyer des maquettes de très bonne qualité à des labels professionnels tout en les ayant réalisé dans ta chambre, au grand malheurs de tes voisins ! Je me serais quand même bien téléporté dans le passé pour me ramener une TR 909 et 808 neuve !

Que penses-tu de l'état de la scène et du clubbing en France?
Il y a une émergence de nombreux talents, c'est plutôt positif. Plein de nouveaux labels voient le jour, ça crée une bonne dynamique pour bosser et se motiver à faire de la bonne musique. En France, je pense que nous sommes encore à des années-lumière de nos voisins allemands, hollandais ou espagnols en terme de fêtes. Nous, on a le bon vin et le bon fromage pour se consoler ! Malgré ce que l'ont peut entendre tous les jours sur l'économie mondiale, j'espère que l'avenir sera fait de plein de bonnes fêtes et de dancefloors en feu !



Tes cinq producteurs favoris du moment?
Michael Melchner, Einzelkind, Kris Wadsworth, Levon Vincent et Martyn.

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Monday, July 06, 2009

5 questions for... Varoslav



Jean-Claude Catel, que les clubbers connaissent mieux sous son nom de scène Varoslav, fait partie de la jeune génération de producteurs parisiens qui ont grandi avec le groove dans le sang, en dépit d'une scène club un peu déficiente. Récemment exposé à la face du monde avec des parutions chez Dirt Crew, Tsuba et Supplement Facts, Varoslav aiguise ses sons avec une aisance surprenante, et produit des petites bombes auxquelles il est difficile de résister.

Il y a une abondance d’excellents producteurs issus de Paris ces jours-cis (la bande Freak n’ Chic, Yakine, etc). Que se passe-t-il en France?
Ah c'est vrai qu'à Paris, on est gâté avec plein de nouveaux producteurs qui assurent, et des nouveaux labels qui émergent, comme Je t'aime Records, Eklo, Quartz... et bien sûr Freak n Chic et Circus Company! Le truc, c'est qu'on se connaît à peu près tous depuis longtemps, ça donne une bonne énergie pour la musique. Ça doit être en réponse à notre misérable clubbing! En ce moment c'est vraiment une sale période, avec juste quelques trucs par ci par là... et la résidence annuelle et estivale de Freak n Chic au Batofar avec un super programme. Heureusement, on se fait plaisir en studio ou à l'étranger.


Tu travailles souvent avec doP. Ce sont des potes?
Je connais l'équipe de doP depuis tout jeune. À l'époque ils avaient un groupe de hip-hop comme d'autres amis à moi. J'étais spectateur, mais déjà passionné de musique... Je fus d'ailleurs l'un des premiers à aimer la house music! On s'est retrouvé quelques années plus tard... et là on a vu qu'on aimait encore les mêmes choses! Jojo, le chanteur, est venu chez moi enregistrer pour la première fois un titre et c'était parti! Depuis, on se voit beaucoup plus, et on travaille plus ensemble - je les ai présentés à Guy Gerber pour qu'on travaille avec eux sur Supplement Facts, le label de Guy dont je m'occupe en partie. On a d'ailleurs un titre qu'on a fait tous ensemble, presque terminé! J'avoue que je suis bien inspiré par ce qui se passe autour de moi, et avec les amis, on essaie toujours de faire mieux que l'autre, toujours dans un bon esprit.



Qu’est-ce qui t’a décidé à te mettre à la production? Il y a des artistes qui t’inspirent particulièrement ces jours-cis?
J'ai commencé à mixer il y a presque 10 ans, et j'ai très vite compris qu'il fallait produire ses propres morceaux pour avoir des dates à Paris et à l'étranger. Au début c'était très dur pour moi car je ne connaissais rien en informatique, ni en musique d'ailleurs... seule ma passion pour la musique m'a guidé. J'ai eu la chance que mon ami David K me montre le chemin à suivre. Je voyais, autour de moi, pas mal de mes amis qui sortaient beaucoup de disques, et ça m'a donné envie tout de suite de faire mon truc. Beaucoup de choses m'inspirent pour faire de la musique... mais spécialement ma culture hip-hop. Pour moi, ça ressemble beaucoup à la house, j'aime bien parfois y sampler quelques trucs!
Sinon, les artistes qui m'inspirent en ce moment... c'est pas parce que c'est mes potes... mais doP sont premiers car je sais comment ils travaillent, et même si leur musique n'est pas toujours jouable en club, elle reste pour moi la plus stylée du moment. C'est musical, j'adore, avec beaucoup de prises de son de différents instruments dans leurs tracks... et ça s'entend! C'est pas juste quatre loops préfaits posés comme ça, quoi...


Tu t’es, dès tes premières parutions, immédiatement retrouvé à endisquer sur des labels de prestige (Supplement Facts, Dirt Crew, Tsuba). Comment se sent-on quand la consécration arrive aussi vite?
Je vais avoir 30 ans en novembre... Ça fait 6 ans que j'ai commencé à produire de la musique tout seul, je ne sais pas si c'est long, mais en tout cas pour moi qui ne fait que ça dans la vie maintenant, ça a été très long, alors je pense avoir eu le temps d'y réfléchir! Malgré le fait que je connaissais bien des gens à Paris, c'est à l'étranger qu'on m'a donné ma chance en premier. J'ai sorti deux trucs en digital avant mes sorties vinyles... Je dois dire que c'est pour moi une grande satisfaction, l'aboutissement d'un long travail personnel... La plupart de mes productions qui ont vu le jour ont mis deux ans a sortir... En ce moment, tout arrive d'un coup en deux mois! Depuis mon maxi sur Supplement Facts, les gens commencent à me connaître, et mon bootleg "Mofo" a pas mal tourné dans les clubs, et a été joué par plein de bons DJs comme Ricardo Villalobos et Cassy, alors ça aide toujours. C'est un peu frustrant pour moi, pour l'instant, car la musique ne me rapporte pas grande chose... Avoir signé sur des bons labels, c'est bien, mais ça ne me fait pas encore manger! Par contre, j'ai la chance de commencer à jouer dans des bons clubs et événements - c'est sûr que ça ouvre des portes. Je vais maintenant focuser sur mes sorties sur Supplement Facts, et un maxi qui s'en vient chez Je t'aime Records.



Tes cinq pistes favorites du moment?
1 - Zev - This Feelin - Wolf+Lamb
2 - PBR Streetgang - Busy Bee
3 - Matt Brown - Sunsky - Einmaleins
4 - Reggie Hammond - Pleased Machine
5 - V/A - You Never Walk Alone - Supplement Facts

Varoslav sera au Festival de Jazz de Montreux le 13 juillet pour un showcase Supplement Facts en compagnie de ses complices Guy Gerber et dOP.

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