Saturday, September 05, 2009

6 questions pour... Seuil

Alexis Bernard est un parisien plutôt habile de ses mains qui concocte une musique envoûtante et housy, et qui grave une cicatrice de plus en plus profonde sur la scène électronique européenne sous le nom de Seuil. Il a récemment remixé Ray Okpara, Mirco Violi, Jan Driver, Anthony Collins, Dyed Soundorom et Delete, et ses productions ont trouvé refuge sur des labels tels que Einmaleins, Eklo, Raum... Musik, Moon Harbour et Freak n' Chic.



Tu fais paraître des EPs sur une base régulière depuis 2006. Y a-t-il un release en particulier qui a, selon toi, propulsé ta carrière?
Oui, c'est difficile à dire, mais un de mes premiers, sur Einmaleins, a été assez reconnu par la scène et supporté par Hawtin, Villalobos, Luciano, Magda... À cette période, c'était top d'être joué par ces DJs... Il y avait moins de musique qu'aujourd'hui il y 3 ans donc voilà, mais je pense que mes deux derniers EPs sur Moon Harbour ont poussé mon nom un peu plus...

La house effectue un fracassant retour en Europe en ce moment. L'avais-tu anticipé?
Ce retour de la house, ouais c'est sûr... Anticipé, je ne sais pas, mais je jouais déjà cette musique il y a 5 ou 6 ans, c'est juste que tout le monde copie un peu tout ce qui a déjà été fait. Faudrait s'employer à inventer et apporter un peu plus à la musique électronique... De toute façon, ce qui marche bien auprès du public et des jeunes DJs, ça n'est pas la musique complexe et "stripped down" qui mexcite aujourd'hui; je vois bien que la musique plus automatique et "loopy" se vend beaucoup plus.



Quel est ton niveau d'implication chez Eklo Music ?
Je suis le boss de Eklo, et la seule personne à m'en occuper...

Tu as récemment travaillé avec Tolga Fidan (sur le EP "The Organ, the Hope"). As-tu d'autres collaborations du genre qui s'en viennent?
Oui, plusieurs projets: une track sur Moon Harbour avec Matthias Tanzmann, un EP avec Masomenos sur leur label Welcome to Masomenos, d'autres collaborations avec mes vrais proches de la musique, tout d'abord sur mon album sur lequel je travaille avec dOP et Nôze... et aussi d'autres tracks avec des artistes parisiens comme Dyed Soundorom, Yakine, Boris Horel, et des artistes d'Eklo également.



Expliques-nous ton nom?
Seuil, c'est la "limite", threshold en anglais... et c'est français cette prononciation, "eui", c'est difficile à dire pour tout le monde, et on le dit de différentes façons dans différentes langues... c'est drôle!



À quoi peuvent s'attendre les gens qui viendront entendre ton live set?
De la musique deep, que j'espère groovy et sexy, avec un côté un peu weird pour ceux qui aiment découvrir un univers...

Seuil se produira live dans le cadre de la soirée Microzoo, le mardi 8 septembre, avec Nathan Burns et Clifford Brown, au Salon Daomé. 141, Mont-Royal Est is the place to be.

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Wednesday, August 12, 2009

5 questions pour... Yakine

Yakine fait partie de la nouvelle vague house française, aux côtés de ses potes Dyed Soundorom, Okain, Varoslav, dOP et Alex Dee. Il a déjà endisqué sur Esperanza, Tsuba, Circus Company, Je T'Aime et Supplement Facts, et s'apprête à sortir un nouveau EP sur Adult Only. Il est l'un des talents émergents de Paris et nous parle de ses influences et de la scène parisienne.



Tu es passé de la guitare à la production électronique. Comment s'est déroulé ce processus? Incorpores-tu encore de véritables instruments à tes productions?
J'ai toujours écouté beaucoup de musique, et ce depuis mon plus jeune âge... Mais surtout, j'ai toujours voulu savoir faire la musique que j'écoute. C'est d'écouter pas mal de métal, étant jeune, qui m'a donné l'envie d'apprendre la guitare. Ensuite, aussi surprenant que ça puisse paraître, je me suis orienté vers le rap US et j'ai donc découvert la culture hip-hop et le turntablism. J'ai revendu mon énorme ampli et ma guitare pour une paire de MK2 et une mixette pour scratcher. Au départ, je prenais vraiment les platines pour un instrument à part entière, et non pas comme un lecteur de disques à mélanger pour de longues sessions de mix - je trouvais ça inutile et ça ne m'intéressait pas. Puis un pote m'a fait découvrir une soirée, le vendredi soir à la Coupole à Paris, c'etait la Cheers. Moi qui étais à fond dans le hip-hop ,le passage à la house garage fut vraiment naturel, il y avait des danseurs, une belle faune de passionnés, j'en garde vraiment de très bons souvenirs. Après, mon frère, qui lui était plus dans la techno, m'a fait découvrir Jeff Mills et John Thomas au Rex Club et là, ça a été ma révélation. Je suis vraiment resté scotché par tous ces sons qui venaient de Detroit et Chicago. UR, Rolando, Derrick May... le vice pour l'électronique débuta alors !

Pour ce qui est d'incorporer de véritables instruments à mes productions, je pense que n'importe quelle source sonore peut être intéressante à exploiter dans des compositions. Récemment je me suis équipé d'un micro pour pouvoir faire mes propres prises de sons, que j'ai vraiment hâte de commencer à intégrer à mes compos.

Ton arrivée sur la scène house est relativement récente. Y a-t-il un conseil que tu aurais aimé qu'on te donne à tes débuts?
Je fais des tracks sérieusement depuis 2 ans, et là depuis juste l'année dernière j'arrive à terminer mes loops (rires). J'ai eu la chance d'avoir été conseillé depuis mes débuts par des potes plus confirmés comme Seuil et From karaoke to Stardom, qui me donnaient des conseils sur des loops ou des idées que je leurs envoyais. Il n'y a pas de formule magique pour réussir, juste du travail, du feeling et une grande motivation.



Es-tu satisfait de l'époque où tu arrives dans l'immense arène de la musique électronique, ou aurais-tu préféré te téléporter dans le passé?
Je suis entièrement satisfait de l'époque où je vis. Je ne suis pas trop du genre à me dire: "Ouais, c'était mieux l'année dernière ou il y a dix ans..." Il faut accepter son époque avec ses qualités comme ses défauts. Aujourd'hui, avec un ordinateur, on peut arriver à faire sa propre musique et la faire découvrir très facilement au monde entier, alors je vais pas répéter ce qui a été dit des milliards de fois sur les bons et mauvais côtés d'internet, sur l'industrie du disques et la culture en géneral. Mais au moins, aujourd'hui, tu peux envoyer des maquettes de très bonne qualité à des labels professionnels tout en les ayant réalisé dans ta chambre, au grand malheurs de tes voisins ! Je me serais quand même bien téléporté dans le passé pour me ramener une TR 909 et 808 neuve !

Que penses-tu de l'état de la scène et du clubbing en France?
Il y a une émergence de nombreux talents, c'est plutôt positif. Plein de nouveaux labels voient le jour, ça crée une bonne dynamique pour bosser et se motiver à faire de la bonne musique. En France, je pense que nous sommes encore à des années-lumière de nos voisins allemands, hollandais ou espagnols en terme de fêtes. Nous, on a le bon vin et le bon fromage pour se consoler ! Malgré ce que l'ont peut entendre tous les jours sur l'économie mondiale, j'espère que l'avenir sera fait de plein de bonnes fêtes et de dancefloors en feu !



Tes cinq producteurs favoris du moment?
Michael Melchner, Einzelkind, Kris Wadsworth, Levon Vincent et Martyn.

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