Véritable incarnation du renouveau musical de la capitale Française, le duo Masomenos s’est depuis quelques années distingué par son univers musical et visuel unique et original. Leurs pistes paraissent sur leur propre étiquette, et ils ont même une boutique! Mirrorballs a voulu en savoir plus sur ces deux originaux:Si l’Europe vous adule, l’Amérique du Nord vous connaît moins. Pouvez-vous nous parler du monde merveilleux de Masomenos?Héhé, adulés, non, à la rigueur acidulés, oui ! Masomenos est avant tout un terrain de jeu. Quand nous nous sommes rencontrés, nous avons assez vite commencé à échanger des idées et à les faire vivres sous ce nom. Pour nous il s'agissait de s'exprimer au travers de différents médias: vidéo, musique, images, mix… Nous y avons mis beaucoup d'énergie, car nous avions envie que cette association devienne autonome, que ce soit plus qu'un hobby. Notre premier projet musical et graphique a été "Bon Voyage", une sorte de compilation bootleg assez spéciale. Ensuite les projets sont nés de rencontres, de voyages, d'opportunités. Nous avons considéré l'idée de monter notre propre label car nous avions les images, le son, et surtout un univers, qui ne pouvaient s'exprimer pleinement que dans notre propre structure. Éparpillée sur différents labels, notre musique n'aurait pas forcément été entendue de la même manière, ni même comprise. Le test a été de savoir si un distributeur (Intergroove, en l'occurrence) y croyait aussi, car nous n'y connaissions pas grand chose, nous savions juste que le marché était mal en point. Intergroove a dit oui, et nous nous sommes lancés. Nous avons sorti une première série de maxis et un album (Masomenos Live Mix Project). De là, nous avons eu plus de dates pour nous exprimer. Une deuxième série d’EP et un album (The Third Eye Project) sont sortis cette année.
Et effectivement, parallèlement à tout ça, nous développons des projets tels que la boutique, ou une ligne de cashmere, ou même des t-shirts.
Tout ça fait partie de notre univers, et même si ça implique beaucoup de travail, nous sommes contents de pouvoir nous exprimer aussi de cette manière là. On nous parle souvent de marketing, mais il s'agit plutôt pour nous de faire vivre nos idées.
On sent un lien très fort entre vos visuels et votre musique - lequel de ces deux univers artistiques inspire le plus l’autre?Ils sont totalement entremêlés. Nous venons tout les deux de l'image (d.a, réal, graphisme) et le son a été pour chacun une découverte tardive mais définitivement majeure. Ce sont deux médias qui se complètent à merveille.
Votre musique est un OVNI sur la scène actuelle: très originale , surprenante et parfaitement élaborée. Comment aimez-vous la définir?Nous n'aimons pas trop la définir, c'est pour ça qu'on s'appelle Masomenos (plus ou moins), mais pour l'exercice, on pourrait dire ronde, mentale & souriante.
On remarque que vous collaborez beaucoup avec deux grecs que l’on aime beaucoup chez Mirrorballs.ca: Kreon et Lemos. Parlez-nous de votre rencontre, et de vos projets actuels et futurs liés à ces artistes?Nous parlions plus haut de "rencontres, de voyage, d'opportunités", et bien, nous avons rencontré "les grecs" (comme nous nous amusons toujours à les appeler) lors d'un voyage en Roumanie pour le festival Sunwaves à Bucarest. Nous sommes arrivés dans ce festival un peu par hasard, et ce voyage a changé beaucoup de choses pour nous.
Georges et Marc étaient là aussi, nous avons commencé à discuter, puis nous avons gardé le contact. Ils nous ont invité à jouer à Athènes, et nous les avons invités à Paris. Et ces voyages ont donné naissance à des collaborations musicales très enrichissantes. Alors, aujourd'hui, nous essayons de nous croiser régulièrement.
En tant que parisien, vous avez certainement remarqué le retour dans la ville lumière de la house et des sonorités joyeuses au détriment de rythmes plus obscurs. Vous êtes d'ailleurs des acteurs essentiels de cet engouement.
Que pensez-vous du rôle de Paris sur la scène internationale? La capitale n’a plus besoin de rougir face à sa voisine allemande?Oh, pour cette musique, l'Allemagne en général restera toujours à part, c'est quasi culturel. Paris va et vient, en fonction des modes, ce n'est pas comparable, mais nous sommes contents de voir qu'effectivement, le son que nous aimons y fait son chemin.
Visitez leur site pour vous rendre compte de l’imaginaire du duo.
Vous pourrez vous y commander un chandail. Les Masomenos n’ont pas encore de date prévue au Canada mais nous gardons espoir.