Sunday, March 26, 2006

Vromb: 10 Ans Après Le Facteur Humain

Que dire sur Vromb, alias Hugo Girard? Cet artiste électro-minimaliste Montréalais pourtant bien connu à l'extérieur du pays demeure un mystère pour bien des gens de la métropole, ce qui n'est pas sans ajouter au charme de ses énigmatiques ambiances sonores expérimentales tirant souvent sur le noise.


Il y a déjà 10 ans paraissait l'album Le Facteur Humain, une œuvre qui m'avait fortement marquée à l'époque. J'étais incapable de cesser d'écouter ce disque, et par conséquent il m'a fait faire bien des cauchemars, ses ambiances paranoïaques maladives m'accompagnant souvent jusqu'au sommeil, contribuant sans doute à finaliser le court-circuitage de mon cerveau.

Malgré que je n'aie pas eu l'occasion de continuer à suivre de près les épisodes musicaux qui composent les aventures d'Hugo Girard, il m'apparaît tout à fait approprié de prendre le temps de republier quelques extraits de l'entrevue que j'ai réalisé avec lui en 2000, afin de souligner son spectacle d'aujourd'hui présenté à La SAT dans le cadre de la troisième édition du festival COMA.

Il s'agit d'un des mes textes préférés tirés des années que j'ai passé à travailler sur Kortex, notre ancien zine traitant d'électro/EBM/industriel/expérimental, qui sévissait sur le web franco au tournant du millénaire. Il avait aussi été publié en partie chez Surreal Sounds, zine Belge aussi porté disparu.


KX: Comment décrirais-tu Vromb aux gens qui ne connaissent pas ta musique et qui vont lire cette entrevue?

HG:
Vromb c'est de la musique tantôt atmosphérique tantôt rythmique et parfois les deux faite avec une sonorité électronique expérimentale. C'est une trame sonore pour un film qui se passe dans la tête de l'auditeur. Vromb c'est un film sonore.


KX: Qu'est-ce qui t'a amené à faire de la musique et plus particulièrement de la musique électronique?

HG:
J'aime beaucoup la musique et j'en écoutais beaucoup et je me suis mis à penser que j'étais peut-être capable d'en faire. Ce qui était intéressant de la musique underground, c'est que c'était beaucoup plus facile d'avoir un produit fini fait à la maison qu'avec la musique commerciale. On se rendait compte qu'on avait peut-être les moyens d'essayer et on faisait des tests pour voir ce que ça allait donner. Mes amis me quittaient l'un après l'autre et donc tranquillement je les ai remplacés par des machines.

C'est en écoutant la musique alternative des années 80 que j'ai commencé à m'intéresser à la musique expérimentale. À l'époque, j'achetais à peu près tous mes disques au Bunker et plus tard à L'Oblique. Robert du Bunker était un grand fan de musique électronique, expérimentale, noise, industrielle, etc. Nous étions plus jeunes et nous écoutions surtout des trucs comme Sisters of Mercy, Joy Division, Conflict et CRASS. Lui c'était SPK, Blackhouse, Laïbach, etc. Nous entendions ce qu'il écoutait dans le magasin et il nous poussait à essayer de nouvelles choses. Vromb existe donc en partie grâce à Robert du Bunker qui m'a amené à écouter ces musiques là et à délaisser autres choses. C'est lui aussi qui m'a produit la première fois sur disque compact sur la compilation Adolphe Présente, sortie en 92.


KX: Est-ce que tu dirais que tu essaies de passer un message en particulier avec Vromb?

HG:
J'essaie de passer de la musique. Mon premier album, Jeux de Terre, jetais un regard direct sur les résultats de tout ce que l'être humain fait de nuisible sur la planète. J'ai choisi comme perspective celle des insectes et je tentais de faire voyager l'auditeur à travers ce monde minuscule et bien organisé qui regardait le gigantisme de l'humanité. Par contre, je ne dirais pas qu'il y ait une morale véhiculée par cet album. Je ne crois pas que personne ne soit placé pour faire la morale à quelqu'un d'autre.

Pour mon deuxième album, Le Facteur Humain, il y a une idée de base : les expériences d'un homme dans les années 50 qui tentait d'amplifier certaines zones du cerveau. Le titre en fait signifiait seulement que je ramenais l'élément humain dans ma musique pour la première fois et ce à travers la voix du professeur Gaudot. En fait, le titre a autant rapport avec ma méthode de travail qu'avec les expériences du professeur Gaudot. Les pièces les moins humaines sont celles intitulées Le Facteur Humain. Ces pièces à la base tournent toutes seules et ma part se résume à une petite chose qui fait toute la différence. D'un côté, on a Gaudot avec son expérience et de l'autre, on a l'homme qui tente de rendre ses synthétiseurs vivants tout en sachant qu'ils ne le seront jamais. Lui, par contre, il l'est et c'est ça qui fait la différence.


En conclusion, Hugo Girard ajoute:

HG:
Des fois on est pas bien placé pour parler de ses propres trucs ou en fait pour les décrire. J'espère juste que la manière dont je parle de mes choses n'est pas perçue comme une forme de prétention. J'espère que les gens vont se rendre compte que je suis un passionné qui espère qu'ils vont être passionnés de sa musique.

Visitez le site web de Vromb et celui de COMA pour en savoir plus!

0 Comments:

Post a Comment

Leave a comment!

Subscribe to Post Comments [Atom]

<< Home